Fin du Règne de Louis XIV

Les dernières années du règne du Roi-Soleil sont marquées par de nombreuses difficultés. Les tensions internes succèdent aux conflits extérieurs, et les drames familiaux n'épargnent pas le Roi vieillissant. Et ces quinze premières années du XVIIIème siècle, les ultimes de Louis XIV, sont, sans doute, celles qui lui feront subir le plus d'épreuves.

Le Roi, sa famille, son château
Les tensions internes
Les conflits extérieurs
Les Affaires

Le Roi, sa famille, son château

La cour est installée à Versailles depuis 1682. Progressivement, l'étiquette s'est mise en place et dans les premières années de ce siècle, elle se fige et se rigidifie en un cérémonial tout à la gloire de sa Majesté, au point de peser sur la vie-même de Versailles.
En 1683, Louis XIV avait épousé secrètement Madame de Maintenon. De façon insidieuse, elle mènera le Roi sur la voie d'une politique plus pacifiste , mais surtout dévote.
Puis viennent les années de deuils. C'est tout d'abord Monsieur qui décède en 1701. Et dès 1710, le malheur frappe la famille royale : en 1711, le Grand Dauphin disparaît ; en 1712, la Duchesse de Bourgogne, suivie, à quelques jours d'intervalle du duc de Bourgogne, et quelques semaines plus tard de leur fils aîné ; en 1714, c’est le tour du Duc de Berry. Alors que la descendance semblait bien assurée, Louis XIV, au jour de sa mort, voit le destin de la France reposer entre les mains d'un enfant de cinq ans.

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Les tensions internes

Jusqu'à la fin de son règne, le Roi continuera, seul, à prendre toutes les grandes décisions, alors que le gouvernement, essentiellement basé sur le clientélisme et les clans se verront octroyer les tâches exécutives. Ainsi, tout doucement,la gestion du royaume se dirige vers un système administratif lourd et tentaculaire, puisque la province sera touchée par le phénomène.

Face à l'effort de guerre, la France se trouve dans une situation financière des plus difficiles. Et malgré l'apparition d'idées révolutionnaires pour l'époque (Vauban ne préconise-t-il pas l'institution d'un impôt direct et universel dans son Projet de dîme Royale en 1707), Pontchartrain n'ose franchir le pas. Et son impôt par capitation, ou le dixième - créé par Louis XIV, au plus fort de la crise - ne sont nullement le reflet de ces idées, tout au plus une imposition supplémentaire, ni universelle ni égalitaire - par l'apparition d'exemptions et d'abonnements.

Quant à l'activité économique, elle souffre, elle aussi, de cet état de guerre qui nuit gravement au commerce extérieur. L'industrie de luxe est en déclin. Les disettes entraînent surmortalité et misère. Seules les activités portuaires semblent réellement « sortir leur épingle du jeu ». ainsi les négociants malouins filent vers les Indes Orientales, et permettent aux industries textiles un développement commercial inespéré, alors que Nantes et Bordeaux prospèrent avec le commerce de la traite des Noirs (grâce notamment aux privilèges accordés par les espagnols).

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Les conflits extérieurs

La paix est souvent bien fragile, et ici, en ce début de XVIIIème siècle, elle tient en quelques lignes d'un testament. Charles II d'Espagne, par ce testament du 2 Octobre 1700, fait de Philippe, Duc d'Anjou, son successeur, avec interdiction de tout partage et place luis XIV face à un dilemme dont la seule issue sera..... une guerre. Si le roi accepte, il viole le traité de partage signé un peu plus tôt, en début de cette année 1700. Donc ce sera la guerre avec l'Empereur, mis il aurait le soutien des anglais et des hollandais. S’il refuse, il sera encore en conflit avec les impériaux puisqu'ils sont installés en Espagne, mais c'est un Bourbon qui serait au pouvoir, et non un Habsbourg. Louis XIV accepte, et le Duc d'Anjou est reconnu par la plupart des états comme Roi d'Espagne. Tout aurait pu se dérouler en toute sérénité, s'il n'y avait eu tant de maladresses qui aboutirent à la crise.
Dans un premier temps, Louis XIV maintient Philippe V dans ses droits à la couronne de France, puis se fait octroyer le gouvernement des Pays Bas et enfin obtient des privilèges importants (notamment l'asiento) dans les colonies espagnoles.
Cette suite d'erreurs fatales amènent l'Empereur, l'Angleterre et la Hollande à signer la Grande Alliance de La Haye, en 1701. Et le 15 Mai 1702, ce sera la déclaration de la guerre face à la France. La Guerre de Succession d'Espagne durera jusqu'en 1713, épuisant les armées françaises, nuisant à l'économie et mènera à de très longues négociations, ouvertes à Utrecht (Janvier 1712) et qui « traîneront » jusqu'à la signature du traité (11 Avril 1713), traité que l'Empereur ne reconnaîtra pas. Cet accord apporte un nouvel équilibre européen. Ainsi la France doit « partager » sa prépondérance avec l'Autriche et l'Angleterre.
Nous nous trouvons, en ce tout début de siècle face à la situation suivante : La France rayonne par ses mouvements intellectuels et artistiques, l'Autriche par la puissance de sa monarchie et l'Angleterre par sa puissance maritime.
Nous observons une montée en puissance de la Prusse et de la Russie, alors que l’'Empire Ottoman perd tout influence.

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Les Affaires

La fin du règne de Louis XIV voit apparaître quelques affaires religieuses. La fin du XVIIème siècle laisse la part belle au quiétisme, dont l'éclosion fait suite au jansénisme. Mais ce dernier réapparaît dans les toutes première années du XVIIIème siècle.
Face au « cas de conscience », quarante théologiens de la Sorbonne prennent position sur le « silence respectueux ». En 1705, la condamnation du Pape (bulle Vineam Domini) va déclencher une vague de révolte dans les couvents et les monastères qui durera bien au-delà de 1715.

Quant au protestantisme, il ne laisse pas beaucoup de repos au Roi.
Après la Révolte des Cévennes (1702 - 1705), ces Camisards (menés par des prédicants et des prophètes - et non des pasteurs - et encadrés par des des artisans ou des bergers) qui tiennent en échec les armées royales durant presque trois années complètes, Louis XIV, loin de se calmer, poursuit sa politique d'intolérance et mène une guerre impitoyable.
Mais rien n'y fait, le protestantisme survit sous forme de culte clandestin et en Août 1715, le Pasteur Antoine Court tient synode à Nîmes. L'Église Calviniste reste bel et bien vivante.

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