Sous la Régence

La Régence débute en 1715 - le 1er Septembre 1715, à la mort du Roi Louis XIV - et se finira au premier jour de la majorité de Louis XV - soit le 24 Février 1723. C’est un enfant de cinq ans, très impressionné - au point qu’il verse de si grosses larmes, qu’on doit attendre qu’il se calme avant de le présenter à la foule - qui reçoit les rênes de la France. Mineur, Louis XV ne peut légalement régner. La régence doit donc s’organiser. Orphelin, il ne reste que deux options possibles : le conseil de régence ou nommer comme régent, le premier prince de sang. Louis XIV avait tranché la question dans son testament : ce serait un Conseil de Régence dont il fixe la composition et dont le Duc d’Orléans serait le président. La garde du jeune Louis XV est confiée au Duc de Maine, qui devient de ce fait surintendant de l’éducation.
Mais le Parlement de Paris cassera ce testament - le 2 Septembre 1715 - remettant l’intégralité de la Régence entre les mains du Duc d’Orléans.

La Polysynodie
La Politique Intérieure
La Politique Extérieure
Les Affaires
La Réaction intellectuelle et artistique

La polysynodie

Dés le début de la régence, le gouvernement va s’installer à Paris (le Régent au Palais-Royal, le jeune roi aux Tuileries) - et, de ce fait, la Cour déserte Versailles et son château endeuillé. En même temps, nous observons la mise en place de la polysynodie - en gros, les décisions importantes sont discutées et prises par sept conseils particuliers (Conscience, Affaires Étrangères, Guerre, Marine, Finances, « Affaires de dedans du Royaume » et Commerce) et le Conseil de Régence. Si le pouvoir royal n’est pas affecté par ce changement, le pouvoir des ministres et des secrétaires d’état est littéralement laminé, anéanti.
La polysynodie va se voir condamner dès 1718, mais certains de ses organismes continueront à fonctionner jusqu’en 1723.

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La Politique Intérieure

Centralisée sous Louis XIV, l’administration le reste pendant le Régence. Par contre, les idées novatrices semblent plutôt s’attaquer à la citadelle de la fiscalité. Ainsi le Conseil de Régence approuve-t-il un projet de réforme de la taille, qui rendrait la taille proportionnelle. Mais ce n’est qu’un projet.
Par contre, le régime poursuit œuvre commencée par Louis XIV et concernant l’instruction publique. Ces préoccupations feront l’objet de tous les soins de la Régence. Nombre de petites écoles et deux nouvelles universités sont créées. Ce qui n’empêche pas le gouvernement de refuser l’établissement de nouvelles congrégations enseignantes.
Le pays ne connaît toutefois pas la paix interne, car le plus gros problème de cette époque reste la sécurité. En effet, la fin de la guerre a lâché sur toutes les routes de France des soldats licenciés mais surtout désœuvrés et vivant de rapines et de crimes. Et malgré la capture et la condamnation de Cartouche, il faudra de nombreuses années pour que le pays retrouve une certaine paix interne.

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La Politique Extérieure

La politique extérieure tranche franchement avec celle menée par Louis XIV. Ainsi devant l’étonnement général, Philippe d’Orléans prend l’initiative d’une réconciliation avec l’Angleterre, l’ennemie intime depuis près de quarante ans.
Le 4 janvier 1717, la France signe le traité de la Triple Alliance. Cette alliance défensive lie la France, l’Angleterre et les Provinces Unies. C’est cette signature qui amènera l’Espagne à déclarer la guerre à l’Angleterre. Et de se fait, pour honorer ses engagements, entraîne la France dans un nouveau conflit.
Si l’alliance avec l’Angleterre avait quelque peu surpris, la déclaration de guerre contre l’Espagne révolte et scandalise. Cette guerre est et restera impopulaire auprès des français, malgré les tentatives de justifications du Régent.
Heureusement, en Janvier 1720, Philippe V d’Espagne adhère à l’Alliance. En quelques années de Triple, l’Alliance est devenue Quintuple.

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Affaires

La principale affaire de la Régence est celle qui découla de la mise en place du système Law. En 1715, refusant de déclarer la banqueroute, Philippe d’Orléans se laisse séduire par les propositions faites par John Law, un aventurier écossais venu en France pour faire fortune.
Avec l’autorisation du Régent, il crée le 2 Mai 1716, une banque de dépôt et de change avec émission de billets de banque garantis par les dépôts - et de ce fait remboursable à vue.
Dès le lancement de l’opération, c’est un immense succès. Les billets circulent bien et sont acceptés par les caisses royales. L’expérience fonctionnant apparemment correctement, cette solution séduit le régent qui voit, là, l’occasion de rembourser les dettes de l’état, mais aussi un hypothétique moyens de supprimer tous les impôts, au profit d’un seul perçu sur les revenus de la terre.
Mais voilà, l’engouement est tel que les émission de billets ne suffit à répondre à la demande et que l’agiotage devient extrême. Les valeurs montent, mais les dividendes ne satisfont pas les actionnaires, qui demandent à se faire rembourser. La masse des demandes de remboursement atteint un telle proportion qu’elle déclenche une vague de panique, la spéculation inverse la tendance. C’est la banqueroute. John Law doit fuir, laissant en l’état son entreprise.
Il faut tout de même relativiser les conséquences. Certes un certains nombre de particuliers furent ruinés, mais ce sont surtout les collectivités - et surtout les collectivités religieuses - qui subirent le plus de pertes. Mais cette expérience a permis aux économistes de prendre conscience qu’une richesse plus mobile favorisait des pans entiers de l’économie (notamment la production et le commerce maritime).

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La Réaction Intellectuelle et Artistique

Avec l’arrivée du Duc d’Orléans, c’est le triomphe de la grâce, la fantaisie et la liberté. Bien que la licence et la débauche du personnage ne soient à passer sous silence, nous ne pouvons omettre que Philippe d’Orléans reçut une solide formation musicale. Élève de Loulié et de Marc Antoine Charpentier, il s’était perfectionné auprès d’André Campra et d’Antoine Forqueray. Il était à ce point féru de musique qu’il composait. Grâce à lui, le Palais-Royal devint un foyer culturel très actif. Il fut un partisan de la musique italienne.

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