Quel rapport entre la vie en ville et ce moment de fête que nous propose le tréteau dressé au coin d'une rue, les passants stoppés dans leur course par un clin d'œil au rêve ? Ils mettent en jeu les mêmes ressorts, celui de l'inattendu, de l'incident, de l'éclat, de l'insolite, de la théâtralité. Pris comme nous le sommes dans les temps et les zones spécifiques de l'habitat, de la circulation, du travail et de la culture du corps et de l'esprit, l'espace festif nous permet de renouer avec le singulier, avec l'improvisation et l'imprécision des lieux et des temps, avec cet être ensemble toujours problématique.

Vers le début des années 70, une forme d'événements en espace ouvert, appelés aujourd'hui "Arts de la Rue", s’est développé dans les centres urbains.

Cette résurgence de formes festives traditionnelles (les saltimbanques) s'inscrit, en fait, dans le contexte d'une crise urbaine, sociale et politique et elle y puise largement la logique de son action. Tout en se référant à un passé historique, ces nouveaux animateurs, ces nouveaux spectacles, prennent en charge leur époque avec l’objectif de re-donner sens à la notion d'animation urbaine. En ce sens, ils partagent les finalités de l'aménagement et de l'urbanisme contemporain et la rue, dans cette nouvelle conception, est un lieu commun.

Pour l’auteur, ce mouvement des "Arts de la Rue" relève d’une pensée post-moderne, c’est-à-dire à la fois du constat de la fin des "grands récits" et d’une tentative de construction d’une nouveau contrat social. L’espace public, sous la forme amoindrie de l’espace éphémère du public, y tient une place centrale.

Dans une pratique festive et volontiers consensuelle, c’est donc toute la recherche d’un espace renouvelé du débat, d’un brassage de l’affectif et de la raison, qui s’ébauchent.

Edition – Diffusion

5-7 rue de l’Ecole Polytechnique 75005 Paris

Tél. 01 40 46 79 20 (comptoir et renseignement libraires)

Tél. 01 40 46 79 22 (service de presse)

Fax 01 43 25 82 03 (commercial)