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Département des Lettres

Université Lumière Lyon 2

Morceaux choisis

*Par Amandine :
" J'ai horreur quand la musique s'arrête d'un seul coup .Je le dis toujours quand maman fait des voyages dans sa voiture et qu'elle pile net, coupe le contact et la musique avec ; ça fait clac, ça fait comme un avant-goût de mort, ça doit être comme ça, j'imagine, la mort : on est encore là avec plein d'images et de mots qui dansent dans la tête et tout à coup en plein milieu d'une phrase très importante, on a le sifflet coupé, trop tard. " ( p80 -81)
*Par Céline :
1- sur l'avenir de Marie:
" J'ai tout le temps d'avoir un avenir. A seize ans, on a l'avenir devant soi, dit toujours mamie, tellement devant soi que je ne le vois pas du tout. " ( p15)

2 - sur sa féminité :
" En me regardant dans la glace, je vois le corps d'une femme. Je cache mes gros seins avec mes mains . Je me couche en serrant Peluche , mon ours, contre moi " ( p106)

3 - sur son apparence physique :
" Louise m'attend en haut de l'escalier. Elle sourit et elle me fait la bise sur la joue comme si nous étions amies depuis longtemps et que j'étais seule à l'ignorer . Ses cheveux sont relevés en chignon ; elle est légèrement maquillée ; elle est belle. J'aperçois mon visage dans un miroir du couloir. Je déteste les miroirs. Ils me renvoient une image que je ne préférerais pas voir. C'est moi, cette fille ni belle ni moche, c'est moi cette fille ni grosse ni maigre, c'est moi. Je me détourne "( p70-71)

4- sur les " amourettes " :
" Parfois, j'aimerai être amoureuse de Karim, un type si bien que je le conseillerai à ma meilleure amie si j'en avais une .Je serai sa copine attitrée, il viendrait me chercher à la sortie du lycée, me prendrait par la taille, m'offrirait des bandanas, et roulerait des mécaniques devant tous les autres garçons. " Regardez un peu la belle nana que je me sors, pas mal hein ? " C'est ce que font Jonas et Myriam, Bertrand et Judith. Ils se promènent en se serrant les uns contre les autres et en ricanant bêtement. C'est ça, l'amour. " ( p22)

Sur sa virginité :
5- " Tiens cette fille blonde, par exemple, je me demande si elle est comme moi. Non , sûrement pas comme moi . Elle , elle a dû " sauter le pas ", moi pas. Je n'y arrive pas. Je n'ai jamais été amoureuse, depuis Samuel. On ne perd pas sa virginité à dix ans et encore moins quand le garçon n'est même pas au courant qu'il suffit qu'il vous regarde droit dans les yeux pour que le ciel tremble. " ( p34)
6- (Louise) : " - Vierge , peut-être ? Je ne peux pas répondre ; Je voudrais dire n'importe quoi, par exemple que j'ai eu des mecs mais qu'en ce moment , non, vraiment ça ne me dit rien, je préfère être seule et que de toute façon , comme dit ma mère, " mieux vaut être seule que mal accompagnée ". Mais aucun mot n'arrive, rien, ça ne sort pas, ça reste là dans ma gorge et ça fait une boule qui va m'étouffer, et plus la boule grossit, plus je sais qu'ils comprennent, qu'ils se moquent, qu'ils ricanent tous les deux en silence, je le vois dans leurs yeux qui me fouillent et qui découvrent ma nudité de petite fille vierge " (p95)

7 - passage humoristique sur le goût de Marie pour l'opéra :
" Je prends la pose de l'amateur d'opéra, ne me dérangez pas , silence s'il vous plaît, je côtoie les anges, je fais celle qui a passé une bonne partie de sa vie à écouter des hommes et des femmes se déclarer leur amour en hurlant. " ( p73)

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Mis à jour le 21 Juin 2001- Mise en page réalisée par Mylène Pardoen