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Département des Lettres

Université Lumière Lyon 2

Les genres abordés et la thématique

CONCEPTS ET PHILOSOPHIE DE LA SIENCE-FICTION


De quoi parle-t-on ?
Qu'est-ce que la fiction spéculative ?
Que signifie ce terme/genre ?
- L'anticipation ou la prospective
- Le fantastique

- La fiction scientifique, ou ``hard science''
- Le space-opera
- Le féerique, ou ``light fantasy''
- La fantaisie héroïque
- Le ``cyberpunk'', ``steampunk'' et autres punks
- L'utopie et la dystopie Utopie
- Uchronie, Histoires alternatives et mondes parallèles

- L'épouvante, l'horreur et le gore


De quoi parle-t-on ?

Le thème de discussion de englobe l'ensemble de la fiction spéculative (la SF), qui comprend la science-fiction, le fantastique, la féerie, et probablement plusieurs autres genres sur lesquels des gens ont mis des noms. Essayons d'éclaircir un peu tout ça.

Qu'est-ce que la fiction spéculative ?

Beaucoup se sont cassés les dents sur une définition acceptable de la science-fiction. Certains, comme Norman Spinrad, Damon Knight n'ont réussi qu'a affirmer des tautologies du genre : La science-fiction, c'est tout ce que nous désignons comme tel. Pour sortir de cette impasse, il est préférable d'élargir l'objet, et d'introduire la fiction spéculative. Si la difficulté de définition est intrinsèque au genre considéré et tient a la diversité de ses formes, notons que le problème est encore plus prononcé en français qu'en anglais ou en américain. En effet, comme le montre bien la préface de Serge Lehman dans Escales sur l'Horizon, le terme français est beaucoup plus ambigu que le terme anglais qu'il est censé traduire. Tout d'abord, l'anglais ``fiction" signifie récit romanesque et non, comme souvent en français, chimère ou affabulation. En outre, l'expression "science fiction" donne une valeur adjectivale au terme de science et une valeur nominale a celui de fiction. Science fiction peut donc être traduit par "récit romanesque a caractère scientifique". A l'inverse, le français Science-Fiction semble mettre les deux termes sur le même plan et même renverser le rapport, comme si la SF était de la science fictive, de la fausse science, les chimères de la science.. Introduire le terme de fiction spéculative, c'est donc tenter de ramener le terme a son sens originel, ou du moins de le décharger des a priori inconscients que l'expression Science-Fiction véhicule a son insu. En philosophie, on appelle spéculation théorique la recherche de la connaissance pure, c'est-a-dire l'élaboration de modèles rationnels parfaitement cohérents, mais sans souci marqué de coïncidence avec la réalité sensible ou actuelle. La fiction spéculative est donc une catégorie de fiction dans laquelle un fait, événement, objet, personnage ou décor est expressément spéculatif, c'est-a-dire dont l'existence est posée comme possible ou réelle en droit, même s'il n'a pas de réalité de fait. Cet élément spéculatif doit avoir un rôle indispensable dans la fiction, soit qu'il soit l'objet de toute la création, soit qu'il soit un préalable nécessaire a l'élaboration de l'intrigue. La fiction spéculative, c'est aussi bien Vingt mille lieues sous les mers que Le seigneur des anneaux ou Fahrenheit 451 et Dune. Mais c'est aussi Superman, Jurassic Park, Christine, ou encore E. T., l'extra-terrestre. Ça peut aussi être Au-dela du réel, Chapeau melon et bottes de cuir, voire Le prisonnier. L'extension du concept est si vaste que l'on est le plus souvent amené a établir des distinctions internes, c'est-a-dire a définir des sous-genres, des regroupements d'oeuvres partageant une même finalité ou un même mode de fonctionnement.

Que signifie ce terme/genre ?

Chacun a sa définition des sous-genres de la fiction spéculative, et chacune de ces définitions est généralement défendable. évitons la polémique, et au lieu de vouloir définir la SF, essayons de la décrire. Pour cela, nous pouvons essayer de circonscrire un certain nombre de termes qui servent a décrire les ingrédients qui se retrouvent le plus fréquemment dans la SF.

- L'anticipation ou la prospective

L'anticipation consiste a donner une coloration prophétique a une fiction. La prospective, qui en est très proche, consiste a poser la question classique : Et si George Orwell, Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley, Ravage de René Barjavel ou Tous a Zanzibar de John Brunner en sont des exemples. Quand elles sont plutôt pessimistes, comme c'est le cas, on parlera alors de dystopie.

- Le fantastique

Le fantastique est souvent considéré comme une branche plus ancienne et plus littéraire de la SF. En effet, on peut considérer que toutes les mythologies font partie du fantastique. Plus près de nous, des oeuvres comme Dracula ou Frankenstein font figure d'ancêtres, ravivés dans les années 30 par le biais du cinéma, bien que noir et blanc et muet a l'époque. H. P. Lovecraft est cependant l'inspirateur le plus puissant du fantastique contemporain.

- La fiction scientifique, ou ``hard science''

Lorsqu'une technologie ou une invention est décrite avec une certaine rigueur ou fait l'objet d'une théorie tout en s'appuyant sur les connaissances scientifique de notre époque, on fait généralement référence a de la ``hard science''. Ce sont des romans de SF a forte plausibilité scientifique et dans lesquels le contexte scientifique est omni-présent ou du moins trés présent. (définition réalisée par Bernard Bedaux sur base des définitions du Barrets et du Guiot). Des oeuvres représentatives de la Hard Science.

- Le space-opera

Pratiquement inventé par E. E. ``Doc'' Smith (La saga du Fulgur) dans les années 40, le genre a évolué progressivement, en passant par C. J. Cherryh, David Brin, et La guerre des étoiles. Le genre est souvent teinté d' heroic-fantasy. Le cycle de la Culture de Iain M. Banks est indispensable a tout amateur de space-opéra. Un modèle du genre: Le Roi des Etoiles d'Edmond Hamilton.

- Le féerique, ou ``light fantasy''

Se démarquant de la connotation un peu sombre du fantastique, cette catégorie est en fait très différente. Bien souvent, le féerique fait appel a la magie, la sorcellerie, la divinité et autres phénomènes surnaturels ou mystiques. On y retrouve souvent les thèmes classiques de la fantaisie héroïque. Quelques exemples : Le seigneur des anneaux de J. R. R. Tolkien, Les neuf princes d'Ambre de Roger Zelazny, L'histoire sans fin, Jumanji ou, dans un autre style, Le Disque-Monde de Terry Pratchett.

- La fantaisie héroïque

Edgar Rice Burroughs et Abraham Merritt ont installé le genre dans la SF dès les années 1910. Depuis, Jack Vance, Michael Moorcock et David Eddings l'ont perpétué. A noter La route de la gloire (Robert A. Heinlein), qui en est une sorte de parodie respectueuse. La fantaisie héroïque est souvent associée au space-opéra ou au féerique.

- Le ``cyberpunk'', ``steampunk'' et autres punks

Le cyberpunk est une transposition dans la science-fiction des idées punks : liberté individuelle restreinte, concentration des pouvoirs, dégradation de la société en général. Avec ``cyber'', il y a l'élément informatique qui entre en jeu : les possesseurs du pouvoir utilisent l'informatique pour mieux asseoir leur dominance. Voir William Gibson ou Philip K. Dick pour une interprétation de ce genre, et Bruce Sterling pour un ton plus optimiste. Au cinéma, Brazil et Tron représentent le genre, a des degrés différents et avec des styles radicalement distincts. Il existe un groupe alt.cyberpunk dédié au cyberpunk, de même qu'une FAQ Avec le ``steampunk'', on opère une transposition supplémentaire, cette fois vers une ambiance XIX ème siècle, époque de la révolution industrielle et de la machine a vapeur (d'où ; la première partie du nom). De plus, on y ajoute parfois des notions du fantastique de l'époque. Le terme a été forgé en réaction a cyberpunk (d'où ; la seconde partie du nom). Cela donne du K. W. Jeter ( Machines Infernales) pour la littérature, La cité des enfants perdus pour le cinéma, Les cités obscures des frères Schuitten pour la BD. La ``gaslight romance'' ' est considérée comme un synonyme de 'Steampunk' mais jouerait plutôt sur l'ambiance victorienne, sombre et sub-romantique, ce qui classerait Les voies d'Anubis de Tim Powers ou Bohéme de Mathieu Gaborit dans ce domaine.

- L'utopie et la dystopie Utopie

Du grec ou, non, et topos, lieu conception imaginaire d'un lieu ou système idéal. Dystopie : du grec ; dus ; , mauvais ; lieu ou système qui, a l'opposée de l'utopie, est loin d'un idéal. Voir Les dépossédés de Ursula LeGuin pour un essai sur l'utopie de l'un et la dystopie de l'autre. Quand l'une ou l'autre est imaginée dans le monde réel ou dans un avenir proche, on parlera d'anticipation. Voir L'Atlantide : fiction philosophique pour une étude de l'utilisation de l'Utopie.

- Uchronie, Histoires alternatives et mondes parallèles

Voir La fin de l'éternité de Isaac Asimov. Nécessite le voyage dans le temps. Mais le cas typique de l'uchronie est La porte des mondes de Robert Silverberg. On peut aussi citer Pavane de Keith Roberts et Le maître du haut chîteau de Philip K. Dick. Des mondes parallèles se chevauchent dans A Wreath of Stars de Bob Shaw. Il existe une bibliographie très fournie en anglais, The Usenet Alternate History List et son petit frère francophone La Porte des Mondes. Vous pouvez aussi en discuter sur la liste de diffusion francophone.

- L'épouvante, l'horreur et le gore

Ce qui est fantastique est apte a faire peur. Si c'est fantastique et violent, ça peut devenir très violent. La subtile nuance entre ces trois genres, c'est principalement le degré violence. L'épouvante fait simplement appel a la peur de l'étrange, où ; la violence est plus imaginée que vécue (Christine). L'horreur va plus loin, et la violence devient explicite, plus visible (Evil Dead). Enfin, le ``gore'' est une marée de sang (Les cauchemars de Freddy).

 

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Mis à jour le 26 Juin 2001- Mise en page réalisée par Mylène Pardoen