Mon ami Chafiq raconte le parcours d'un jeune londonien, Bernard. J'ai lu ce livre pour la première fois au collège, et il m'a tout de suite énormément plus. C'est avec autant de plaisir que je l'ai relu cette année. Ce roman est le récit d'une crise personnelle. Bernard est seul et se sent perdu. Il n'a plus aucun repère - sa mère est malade, son meilleur ami est mort – et pour ne pas être confronté à ses problèmes il s'enferme dans son monde : il croit diriger un sous-marin durant la seconde guerre mondiale. Avec ce monde imaginaire, il se crée une vie qui lui permet de sortir de la grisaille quotidienne. Au fond de lui, il est révolté par la vie et son injustice. Il aime défier l'autorité pour montrer qu'il ne se soumet pas.

J'ai trouvé ce portrait d'enfant touchant. Les pensées qui l'habitent sont très bien décrites, et le lecteur arrive parfaitement à imaginer dans quel état d'esprit se trouve Bernard. La langue utilisée reflète également le monde du garçon. Cela nous fait entrer dans le roman.

Parallèlement on s'aperçoit que ce livre parle d'un problème plus étendu, la crise de la société anglaise. Londres est présentée comme un lieu gris, triste, sans espérance, où l'intolérance et les conventions sociales règnent.

Et justement, à travers le regard de Bernard, le lecteur arrive parfaitement à saisir ce malaise. Cette histoire pourrait de ce fait paraître bien sombre, mais malgré des événements tragiques, Jan Neddle, l'auteur, nous donne une lueur d'espoir, quelque chose de positif ressort finalement de ce récit. La véritable amitié qui unit Bernard et Chafiq efface les barrières sociales. Ce sont juste deux enfants qui s'entendent bien, et qui ne possèdent pas encore de préjugés, si courants à notre époque.

Ce roman est facile à lire; il n'est pas plus long qu'un autre, et très rapidement le lecteur est capté par le récit. Il est véritablement prenant. Alors si j'ai un conseil à donner, n'hésitez pas à le lire !