" Le Chant de Bé " est un livre à la fois inattendu et universel. Le destin de Bé croise de multiples histoires. Il nous fait découvrir l'histoire d'un peuple, les Bochimans (ou Bushmen), dont on nous décrit la culture et les traditions, qui nous semblent très éloignées de notre propre culture occidentale. Mais il rappelle aussi l'Histoire du monde, celle qui nous concerne tous, à travers ce peuple confronté au colonialisme, à l'esclavage et au racisme. Par les Coetzee ou le journaliste qui voit en Bé une sorte de femme préhistorique vivante, il met à jour le fossé d'incompréhension qui existe entre deux cultures, et les clichés que les occidentaux ont à l'égard des peuples autochtones qu'ils ont colonisés. Finalement, l'histoire de Bé est aussi celle d'une adolescente comme les autres qui devient adulte, en découvrant l'amour avec Khu, et en s'éloignant de sa mère Aïa, pour vivre sa propre vie. Bé perd pieds car elle perd son identité. Elle est tiraillée entre sa culture San et les réalités d'un pays multi-racial. Elle est déçue par les adultes, sa mère, son grand-père, les Coetzee, qui cachent mille secrets. Elle se retrouve alors sans espoir, car elle a perdu tous les repères auxquels elle croyait, et qui faisaient sa vie. La première phrase de Bé est " je viens de me donner la mort ". Elle a aussi perdu l'envie de vivre. En se confrontant à la mort, elle va se découvrir une nouvelle identité, celle qu'elle s'est forgée au fil de ses désillusions, et comprendre alors qu'une nouvelle vie commence en fait pour elle, sa vie. Julie

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