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Critiques

Critique de Pascal

Ce livre m'a plu car il parle de la mer et j'aime le monde aquatique. Moby Dick est un livre de guerre entre la nature et l'homme. J'aime bien ce côté de revanche de la nature car je pense que Moby Dick est comme une espèce de point de ralliement des baleines mortes pour qu'elles se vengent des hommes. C'est comme si les baleines tuées se réincarnaient pour se venger. Je trouve que c'est un bon livre et qu'Hermann Melville a bien su tirer profit de sa carrière dans la marine pour écrire ce livre.

Critique d'Eléonore

Comment expliquer, poser les jalons en si peu de lignes d'une œuvre aussi colossale (environ 900 pages en version intégrale) ? Je me bornerai donc à quelques réflexions afin de ne pas faire injure au chef-d'œuvre.

D'abord, même si le roman à une très forte portée symbolique, il narre avant tout l'histoire de pêcheurs à la baleine au 19ème siècle. Le lecteur pénétre donc dans une réalité à la fois historique, sociologique et culturelle. L'homme moderne, pour qui l'électricité et le confort constituent une évidence, prend conscience des ressources inespérées que pouvait offrir l'époque l'exploitation et l'industrie baleinières. Savon, huile et produits cosmétiques, la baleine était devenue indispensable de part et d'autre de l'échelle sociale occidentale. A ce propos, les Etats Unis, terre à moitié conquise, représentait une fois encore le continent aboutissement et point de départ de tous les possibles : ruée vers l'or, pêches mirifiques, conquêtes de territoires immenses pour y fonder un empire. L'Amérique était devenue l'horizon d'airain de tout Européen un tant soit peu ambitieux.
Mais Melville nous offre une réalité beaucoup plus âpre et complexe, celle d'un équipage prisonnier pour des années de l'océan et de ses drames, cohabite dans la plus grande promiscuité. Le brassage des cultures était considérable : des sauvages -ou réputés comme tels-, ramenés de prédédentes campagnes, côtoient de braves chrétiens- parfois un peu sectaires, je pense aux Quakers. Et ce n'est donc pas un hasard si le héros, Ishmaël, devient en quelque sorte le double, de Queequeg, cannibale venu d'une île lointaine et sauvage au large du Pacifique.
Le réalisme est présent dans tout le livre. Il suffit de lire n'importe quelle description de manœuvres pour s'en convaincre. Les termes très techniques de navigation rendent parfois même la lecture un peu ardue.

Venons-en à présent au symbolisme de l'œuvre. Moby Dick est de ce point de vue un ouvrage fondamentale.où les références à la Bible, à la mythologie grecque et, d'une façon évidente à l'Odyssée affluent. Des personnages prophétiques se relaient pour annoncer l'issue de l'aventure. Les prophètes sont des fous en temps normal, ils se révèlent dans les épreuves et le basculement dans le drame humain. Ils font une incursion au début de l'histoire et reviennent avec le Destin. Ainsi Elie, inconnu renconté sur le port par le héros, pronoce cse paroles apperement incmpréhensibles.
" - Bonjour… bonjour, répondit-il. Oh ! J'allais vous mettre en garde contre… mais c'est sans importance, ça ne fait rien… c'est tout pareil… tout de la même famille. Adieu. Joli froid ce matin, s'pas ? Je ne vous verrai pas de sitôt, je parie, à moins que ça ne soit au dernier Jugement. "
Quant aux deux personnages principaux, la baleine et le capitaine Achab, ils s'incarnent, se divinisent et sont finanement tous deux des cristaux aux multiples facettes. Melville semble aimer le polymorphisme, tout comme dans la vie réelle, les êtres ne sont pas des archétypes et ils se nuancent par chacun de leurs gestes, chacune de leurs paroles.Quoiqu'il arrive ils sont absolument denses et nous laissent même parfois la frustrante sensation de disparaître sans avoir été complètement percés à jour. Tous ses personnages sont entrainés dans un mouvement vertical, la tragédie et l'ampleur dramatique nous précipitent par le fond. La géographie chrétienne en est même changée : la lumière de la vérité n'est pas au ciel mais dans les profondeurs des entrailles de la baleine blanche.

 

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Mis à jour le 26 Juin 2001 - Mise en page réalisée par Mylène Pardoen