5- Infos sur l'univers dans lequel se déroule l'intrigue,
l'Algérie dans les 90'°
" L'Algérie accède à l'indépendance en 1962, dans un climat de guerre civile et d'intenses luttes pour le pouvoir. Le Front de libération nationale (FLN) met fin à 130 ans de colonisation française et, depuis l'indépendance, assume le rôle de parti unique. Le caractère autoritaire du régime du premier président de la République algérienne démocratique et populaire, Ahmed Ben Bella, soulève bientôt des mécontentements au sein même du parti. Ainsi, Le 19 juin 1965, un coup d'État, dirigé par le colonel Houari Boumédiène, renverse Ben Bella. Depuis ce jour, le pouvoir est exercé par l'armée, par l'entremise du FLN.
Les crises économiques répétées qui frappent le pays depuis 1980, la croissance du chômage et les multiples révélations sur la corruption de ses dirigeants rendent le FLN de plus en plus impopulaire et l'obligent à libéraliser le système. graffiti du FIS sur un mur L'adoption d'une nouvelle constitution, en 1989, marque le retour du multipartisme. En effet, de nombreux algériens se joignent au Front Islamique du Salut (FIS), créé en opposition à la domination écrasante du FLN et à la façon dont il gère le pays. Les premières élections libres de l'histoire algérienne, les municipales de 1990, donnent la victoire au FIS. En quelques mois, celui-ci fait régner la terreur au nom d'Allah. Les femmes sont violées et assassinées quand elles refusent de porter le voile. Cette violence entraîne une désaffection à l'égard du FIS, qui perd plus d'un million de voix mais reste largement en tête dans les intentions de vote des algériens. En décembre 1991, le premier tour des législatives confirme l'avantage du FIS, sur le point d'obtenir la majorité au parlement. rangée de cadavre Chaque jour, la presse algérienne, citant la police ou l'armée, relate des scènes d'horreur, invariablement attribuées aux mystérieux groupes islamistes armés (GIA). De leur côté, les forces de l'ordre sont accusées par des organismes de défense des droits de la personne d'avoir torturé des civils et d'avoir fait disparaître au moins 4000 personnes. Huit années de guerre civile ont suffi pour porter le triste bilan de ce conflit à 100 000 morts et à un million de victimes. photo du président algérien Abdelaziz Bouteflika La venue au pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika a redonné espoir au peuple algérien en avril 1999, mais un an après son élection contestée, la presse algérienne dresse un bilan sévère des réalisations du chef d'État. Et, malheureusement, le projet de " concorde civile " du président Bouteflika n'a pas mis un terme aux massacres. Avec un taux de chômage de 30 %, un gouvernement jugé timide dans les réformes qu'il applique et une violence qui se poursuit, l'avenir reste sombre pour le peuple algérien, et les journaux se montrent critiques envers celui qui incarnait l'espoir. Certains observateurs parlent déjà de l'échec de la réconciliation nationale. Depuis la date limite pour déposer les armes, en janvier 1999, la presse rapporte 500 assassinats de civils et de soldats. Le camp des islamistes aurait pour sa part perdu une centaine de ses membres. Le président, qui avait menacé d'être impitoyable envers les islamistes qui ne se seraient pas rendus avant le 13 janvier, semble maintenant leur accorder encore le droit de se prévaloir de l'amnistie. Au terme de la première année de pouvoir du président Bouteflika, le quotidien " Le Matin " déplore que, depuis l'élection, les islamistes " tuent en moyenne sept citoyens toutes les quarante-huit heures " (propos rapportés par "Le Monde"). Malgré l'espoir suscité par le projet sur la concorde civile, ce n'est pas demain que le peuple algérien renouera avec la paix." |
Mis à jour le 1er Juillet 2001- Mise en page réalisée par Mylène Pardoen