"Tanguy avait besoin de croire aux contes. En ce merveilleux monde imaginaire, il lui semblait communier avec tous les enfants de la terre. Par les récits de Rachel il devenait un enfant pareil aux autres: ce dont il avait le plus constant besoin".
"Au camp ni le bien, ni le mal, ni la tristesse, ni le joie, n'avaient plus de sens; on se contentait de ne pas mourir; on apprenait à jouir de chaque petite minute que l'on arrachait à la mort comme d'une immense victoire. On apprenait à parler peu; chaque geste prenait un sens nouveau, presque symbolique. C'est par ces gestes que l'on affirmait, face aux autres, son existence".
"Il se dit que maintenant c'était la paix, et tout allait changer; qu'il allait enfin pouvoir vivre".
"Le bonheur emplissait à tel point son être que Tanguy croyait possible d'en mourir".
"Il avait besoin plus que d'aucune autre chose au monde de se donner l'illusion qu'il n'était pas seul".
"La paix était venue; elle avait apporté un monde encore plus injuste".
"Il se demandait souvent pourquoi il était né, s'il ne ferait pas mieux de se tuer".
"Dans une guerre il n'y a ni vainqueurs ni vaincus: rien que des victimes".
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