LE PILOTE

RÉSUMÉ

LA GUERRE

LA BIOGRAPHIE

ACCUEIL

Saint-Exupéry fut relativement controversé comme pilote. Certains disaient qu'il était un aviateur génial, d'autres le considéraient comme médiocre. Une expression reste célèbre sous la plume de certains journalistes : « Saint-Exupéry, grand écrivain mais mauvais pilote. » L'homme était fantaisiste, on ne peut pas le nier. Plusieurs exemples le confirment. Fréquentes étaient les acrobaties, fréquents aussi les tours de piste pour terminer un roman qu'il lisait en pilotant. La fantaisie faisait toute fois partie intégrante du milieu des pilotes et des hommes comme Mermoz ou Reine ne faillissaient pas à la tradition. Comment être un pionner sans tout expérimenter ?

Les autres accidents dont il fut la victime sont plus dépendants des circonstances. Au-dessus du Maroc en 1926 une aile se déchire ne vol ; il récupère l'avion pour le poser, certes en fort mauvais état, mais on ne peut pas le qualifier de responsable. Ses accidents avec ses Simouns sont plus discutables. Il percute un haut plateau près du Caire en 1935 et s'écrase au décollage au Guatemala City. Dans ces deux cas, il s'agissait de raids, où la vitesse était de rigueur. Le premier peut-être mis sur le compte d'une mauvaise visibilité et d'un terrain méconnu tandis que le deuxième relève plus de la précipitation. Les réservoirs étaient mal équilibrés, l'avion surchargé, la température ne favorisait pas la portance, le déséquilibre au décollage ne pouvait pas être corrigé. Enfin en 1943, une panne de freins à l'atterrissage a été plus ou moins camouflée et l'accident mis sur le compte de l'âge du pilote et les séquelles de ses nombreuses blessures. En fait, les Américains souhaitaient utiliser le prestige de Saint-Exupéry à des fins de propagande anti-nazi plutôt que de le voir risquer sa vie dans un appareil pour le pilotage duquel il avait largement dépassé la limite d'âge.

Saint-Exupéry n'est pas un casse-coup acrobate et fantaisiste. Tous les responsables qui l'ont vu ou fait voler sont unanimes. Son brevet militaire porte la mention « excellent pilote », sa nomination au grade de sous-lieutenant celle de « Pilote habile, fin et précis ». Didier Daurat, le terrible meneur d'hommes de l'Aéropostale l'a jugé apte à piloter et la direction de l'Aéropostale l'avait très bien noté. Il a mené des recherches de pilote dans le désert et dans les Andes (Guillaumet) avec des conditions de vol très difficiles : atterrissage dans le désert de cailloux, sous le feu des Maures, monté à haute altitude dans une montagne peu explorée. Joseph Kessel avait recueilli ce témoignage d'un pilote « il a été notre chef, le premier et le meilleur ». Ses missions militaires dont la plus connue au-dessus d'Arras, démontrent également ses talents de pilote.

La disparition de Saint-Exupéry reste plus d'un demi-siècle plus tard un mystère. Parti de Bastia dans un avion de reconnaissance, donc désarmé, sa mission consistait à voler vers Lyon. A 14h30 les réservoirs étaient vides et Saint-Exupéry toujours pas rentré. Personne n'est aujourd'hui en mesure de dire ce qui s'est passé dans les airs ce jour là. Les hypothèses les plus probables restent la panne en vol, le malaise. Toute fois cinq avions se sont fait abattre durant la même journée par les Allemands qui redoutaient un débarquement en Provence.

En 1998 un fait nouveau vient renforcer l'hypothèse d'une chute près de Marseille. Un patron de chalutier a remonté dans ses filets une gourmette sur laquelle figure le nom et le prénom du pilote, le prénom de Consuelo et le nom et l'adresse de son éditeur New-Yorkais. Les expertises n'ont pas encore prouvé l'authenticité de cette gourmette.

Sa disparition reste donc toujours une énigme, même s'il semble probable qu'il se soit écrasé en mer dans la région de Marseille pour des raisons encore inconnues.

Mis à jour le 28/11/02 - Réalisation collective