Par cette histoire, l'auteur met en avant les problèmes de communication entre les parents divorcés et leurs enfants. Louis, après avoir détourné l'argent de l'assurance ne parvient pas à leur avouer la vérité. L'adolescent essaye de s'en sortir seul, car ses parents, pris par leur nouvelle vie, ne perçoivent pas son mal-être. Peu à peu, il s'éloigne de sa famille, ses amis et vit dans son monde avec ses préoccupations. Peut-être qu'une discussion avec ses parents aurait résolu son problème d'assurance, il s'est crée lui-même ses soucis et souffre d'un manque profond de communication.

En effet, Louis comprend que l'argent fait tourner le monde, qu'il est difficile de survivre sans. Le rejet de ses camarades associé à sa peur de se blesser et de payer les frais d'hospitalisation mettent en relief les souffrances morales auxquelles il doit faire face. Cependant, sa manière enfantine d'analyser ses problèmes et l'aide de sa précieuse alliée, Sandra revêtent une tonalité positive. Nous pouvons nous demander si sans elle il aurait réussi à s'en sortir. De plus, l'humour de l'auteur dans certaines situations suscite le sourire du lecteur, comme, l'arrivée de Zaccharie chez l'enfant ou de sa chute finale. C’est peut-être dans Je manque d’assurance que l’idée du passage s’exprime avec le plus de force : Louis s’apprête à embrasser Sandra et fait une chute vertigineuse dans les escaliers ; d’après la symbolique biblique, la chute donne à l’homme son statut d’être mortel et livré à lui-même, c’est-à-dire responsable de ses actes.

Je manque d'assurance confirme les pensées qui véhiculent à propos du temps. En effet, seul le temps guérit les blessures, permet aux choses de rentrer dans l'ordre. Louis fait souvent allusion à ces interprétations générales, qui s'avèrent dans cette oeuvre vraies. Par sa persévérance, sa patience, il parvient à
retrouver le bonheur de tout enfant de son âge.

On peut dire également que dans le malheur résulte quelque chose de bénéfique. En effet, tourmenté par son assurance, il se rapproche de Sandra qui lui donne l'amour qui le rassure. Cette rencontre lui apporte la clé à ses problèmes. Par leurs différentes ruses, les deux enfants se complètent. Leur solitude les rapproche et ils découvrent qu'ils ont de multiples points communs. Cette relation privilégiée montre qu'à tout âge, l'amitié entre deux personnes de sexe opposé peut exister et, dans ce roman, elle se métamorphose en amour. Desarthe nous présente à travers son regard adulte le premier amour de deux enfants, de deux êtres innocents et qui ignorent encore tout des dangers de la passion amoureuse. Ils ne sont pas pervertis, leurs sentiments sont à leur image, purs et sincères, doux et tendres.

Mis à jour le 07/07/03 - Mise en page Maud MERIEUX