Lévénement et ses conséquences
"Nous étions tous les sept silencieux, à écouter, si je puis dire le silence du transistor, quand éclata un tapage dont je ne puis donner une idée que par des comparaisons qui, toutes, me paraissent dérisoires: roulements de tonnerre, marteaux pneumatiques, sirènes hurleuses, avions perçant le mur du son, locomotives folles...le maximum de l'aigu et le maximum du grave portés à un volume de son qui dépassait la perception."p.86
"Tandis que je lisais, une émotion mêlée d'ironie m'envahit. C'était là, à n'en pas douter, un magnifique poème. Il chantait la création du monde et moi, je le récitais, dans un monde détruit, à des hommes qui avaient tout perdu." p.159
"Nous travaillons beaucoup, à des tâches souvent sans intérêt, mais que nous assumons par discipline et aussi parce que nous essayons sans beaucoup d'amour pour la vie de nous organiser pour survivre."
"Je n'arrive pas à percevoir la plus petite commune mesure entre la pression insignifiante de mon doigt sur la détente et la destruction qu'elle a opérée. Je me dis que le salaud qui a pressé sur le bouton pour déclencher la guerre atomique, il doit avoir aujourd'hui la même impression, du moins s'il a survécu dans son abri bétonné."p.202
Amour ou collectivité ?
"Respectons l'hymen. Pas d'adultère, même consenti. Morale conventionnelle pas morte. A mon avis, ce respectable système ne peut absolument pas fonctionner dans une communauté de six hommes ayant reçu en partage une femme unique".p.246
Guerre et tyrannie
"Monsieur prend des décrets, tout seul, sans consulter personne. Et il nous les lit en chaire le dimanche. Premier décret-je le sais par coeur- : la propriété privée est abolie à La Roque, et tous les biens...appartiennent à la paroisse de La Roque."p.350
"Ce qu'il y a de nauséeux, chez ce type d'homme, c'est qu'on peut savoir d' avance comment son esprit va fonctionner. Puisque c'est moi qui ai le bazooka, c'est à moi de faire la loi. Et sa loi, ça consiste à nous massacrer. On lui a tué deux "gonziers". Il veut"se payer Malevil." "p.548
"Est-ce que je suis venu, moi, à la tombée de la nuit, m'introduire dans La Roque et égorger l'homme de garde? Est-ce que j'ai pillé les réserves , molestés les La Roquais et violé les femmes? Est-ce moi qui ai massacré jusqu'au dernier les habitants de Courcejac?"p.593.