PERSONNAGES :




Personnage principal du roman qui nous confie son parcours de vie. Narrateur de l'histoire, on le suit dans son enfance, dans sa vie d'adulte refusant la pale réalité quotidienne. Il se lance alors dans une quête intérieur, parcourant le monde.
"C'était une vie sans heurt, sans surprise, et il me semblait souvent que tout cela n'était pas réel, que c'était un songe que je faisais tout éveillé,[…]." (page 114).



Soeur de Ali, elle reste discrète dans son regard partagé entre une inquiétude maternelle et une envie de liberté qu'elle trouve dans les voyages de son frère.
"J'entend Laure qui soupire, parce qu'elle n'a pas dormi, elle non plus, pendant tout le temps où j'étais dehors. Elle ne me parle jamais de cela. Simplement, le jour, elle me regarde de ses yeux sombres qui interrogent, et je regrette d'être sorti pour entendre la mer." (page 13).
"Je remarque son teint pâle, les cernes sous ses yeux, les rides amères de chaque coté de sa bouche. Elle est toujours belle, avec cette flamme dans son regard, cette vivacité inquiète que j'aime, mais avec quelque chose de fatigué, d'affaibli." (page 310).

Ouma est un personnage intriguant. Il faut peu de temps pour que son caractère sauvage interpelle Ali qui essaye de l'apprivoiser. "Je prends le sable dans mes mains, et je le laisse couler sur ses épaules, sur son dos, sur sa poitrine. Maintenant nous ressemblons tout à fait à dues pierrots enfarinés, et cela nous fais rire." (page230).
Cette jeune Manaf envoûte de sa fraîcheur Ali qui tombe profondément amoureux.
"A genoux dans le sable, Ouma essore sa jupe et sa chemise, du haut vers le bas, enlevant une manche puis l'autre. Sa peau couleur de cuivre brille au soleil, et les ruisseaux d'eau coulent de ses cheveux alourdis, le long de ses joues, sur sa nuque." (page 222).

Présent uniquement au début du roman, il est discret et réserver aussi bien dans ses actions que dans ses sentiments.
"Mon père parle pour nous, pour ma mère, mais son visage est tourné vers ailleurs, vers un autre temps, vers un autre monde." (page 45).
Les instants qu'il partage avec son fils apparaissent comme très important pour lui et feront naître son envie de savoir et de voyage.
"Notre père, lui est sombre et fatigué, il reste enfermé dans son bureau à lire ou à écrire, ou a fumer en regardant par la fenêtre, d'un air absent." (page 61).
"Cette mort brutale survenant après la chute de la maison où nous étions nés avait pour moi, comme pour Laure, quelque chose d'incompréhensible et de fatal qui nous semblait un châtiment du ciel." (page 113).

Mam, c'est l'image d'une mère, d'une femme attentionnée et douce, donnant et recevant de l'amour de Ali et Laure.
"Mam est belle en ce temps là, je ne saurai dire à quel point elle est belle. J'entends le son de sa voix, et je pense tout de suite à cette lumière du soir au Boucan, […]. Je crois que toute la beauté de cet instant vient d'elle, de ses cheveux épais et bouclés, d'un brun un peu fauve qui capte la moindre étincelle de lumière, de ses yeux bleus, de son visage encore si plein, si jeune, de ses longues mains fortes de pianiste. Il y a tant de calme, de simplicité en elle, tant de lumière." (page 26).
"Depuis qu'elle est malade de fièvres, Mam ne nous donne plus de leçons, seulement quelques récitations et l'instruction religieuse. Elle est maigre et toute pâle, elle ne sort plus de sa chambre que pour s'asseoir sur la chaise longue, sur la varangue." (page 70).


Ami d'enfance d'Ali, c'est avec lui qu'ils parcours le Boucan. Denis partage avec lui son savoir et son amour de la terre et de la nature.
" J'aime Denis, il sait tant de choses à propos des arbres, de l'eau, de la mer. Tout ce qu'il sait, il l'a appris de son grand-père, et de sa grand-mère aussi, une veille Noire qui habite les Cases Royales. Il connaît le nom de tous les poissons, de tous les insectes, il connaît toutes les plantes qu'on manger dans la forêt, tous les fruits sauvages, il est capable de reconnaître les arbres rien qu'à leur odeur, ou bien en mâchonnant un bout de leur écorce. Il sait tellement de choses qu'on ne s'ennuie jamais avec lui." (page 17).

L'oncle Ludovic est un personnage noir, véritable hantise des enfants. Il symbolise le colons manipulateurs et esclavagiste, uniquement intéresser par le profit.
"L'oncle Ludovic s'est assis tout de même dans la salle à manger,[…] et il a essayé de nous parler, à Laure et à moi. […] Moi mon cœur battait très fort de colère, et à la fin je lui ai dit : "Ma sœur ne veut pas vous répondre." Alors il s'est levé, sans rien dire d'autre, il a pris sa canne et son chapeau et il est reparti" (page 36).

C'est le capitaine du Zeta, il est taciturne mais voit en Ali le moyen de poursuivre son entreprise.
"Il est debout sur le pont, prés de l'homme de barre, les jambes écartées pour résister au roulis, il n'a pas quitté la mer des yeux." (page 126).

Personnage rencontré à bord du Zeta, c'est le second du capitaine Bradmer.Il écume les mers depuis toujours et partage quelque chose de profond et à la fois tacite avec Ali.
" Le timonier est un Comorien au visage très noir d'Abyssin, mais avec des yeux d'un vert lumineux. Il est le seul qui parle vraiment avec le capitaine Bradmer, et ma qualité de passager payant me vaut l'avantage de pouvoir m'installer près de lui et de l'écouter parler. Il parle lentement, en choisissant ses mots, dans un français très pur à peine marqué d'accent créole." (page 135).

Petit-frère de Mouna, il dégage par sa présence quelque chose de mystérieux qui rassure ceux qui l'entoure.
"Quelquefois, elle vient accompagnée d'un jeune garçon d'une beauté extraordinaire, qu'elle dit être son demi-frère, et qui est muet. Il reste à côté d'elle, sans oser s'approcher, l'air sauvage et curieux à la fois. Il s'appelle Sri, c'est, à ce que dit Ouma, un surnom que lui a donné sa mère parce qu'il est comme un envoyé de Dieu." (page 225).

Compagnon de tranchées pendant la guerre, il partage la dure réalité avec Ali et n'en reviendra pas
"Odilon, après le désespoir des mois d'hiver passés dans la boue de l'Ancre, est devenu gai et confiant." (page 290).

Personnage rencontré à bord du Zeta, il suivra Ali dans les tranchées.
"J'ai fait connaissance d'un marin rodriguais, un noir athlétique et enfantin, du nom de Casimir. Il ne parle que créole." (page 165).
"Quand l'indien prononce son nom, le géant se redresse et saute à pieds joints en criant. Son visage exprime un tel contentement naïf qu'on pourrait croire qu'il vient de gagner un pari, ou qu'il a appris une bonne nouvelle. Et pourtant, c'est le nom de sa mort qu'il vient d'entendre." (page265).

Cook apparaît comme l'ancien, il partage son savoir et son expérience de la vie.
"Un jour, Cook nous a raconté, à Laure et à moi, qu'il avait eu si peur lorsqu'il était arrivé à Port Louis avec les autres esclaves, qu'il s'était perché sur un arbre de l'Intendance et qu'il ne voulait plus en descendre, parce qu'il croyait qu'on allait le manger, là, sur les quais."(page 40).

Mis à jour le 10/07/03 - Mise en page Maud MERIEUX