Michael Lévinas : La conférence des oiseaux

 La conférence des oiseaux (1985)

L’écoute de La Conférence des oiseaux (1985) et d’une bonne partie de l’œuvre de Michael Lévinas déconcerte quelque peu le musicologue en recherche de références, de points de repère, d’écoles… De fil en aiguille, de découvertes en découvertes, les surprises s’accumulent, des liens se tissent ou se défont, mais les questions fondamentales restent sans réponses. Michael Lévinas semble inclassable, semble développer sa propre esthétique musicale ou sonore, mêlant avec brio ou étrangeté le monde instrumental et celui des bruits. Si le bruit musicalisé est omniprésent dans l’œuvre du compositeur, il ne s’agit pas du bruit usiné de la fin du xxe siècle, ni du bruit réaliste des applications multimédia ou de l’écologie sonore.

L’objet de mon intervention est de situer le travail de Michael Lévinas dans l’univers de la musique du xxie siècle, dans celui des bruits, de percer le mystère qui semble régner autour du travail de Michael Lévinas.

Le compositeur

Né en 1949 à Paris, Michaël Lévinas – fils du philosophe Emmanuel Lévinas – étudie au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, où il a notamment Olivier Messiaen comme maître en composition, Yvonne Lefébure, Vlado Perlemuter et Yvonne Loriod comme professeurs de piano.

Son parcours est également marqué par ses rencontres avec Karlheinz Stockhausen, György Ligeti et Iannis Xenakis, dont il suit les séminaires à Darmstadt et avec lesquels il maintiendra toujours un contact privilégié.

Au début des années 1970, il s’intéresse aux explorations du Groupe de recherches musicales (G.R.M.), dont il suit les stages et les avancées en électroacoustique.

En 1973, il participe, avec Tristan Murail et Gérard Grisey, à la création de l’ensemble L’Itinéraire, dont il sera le directeur artistique jusqu’en 2002.

Proche de l’école spectrale par ses relations avec Murail et Grisey, il se différencie de ses deux confrères en privilégiant l’utilisation de sons inclassables, impurs, hybrides, se tournant ainsi vers l’esthétique de la mutation instrumentale.

De 1975 à 1977, il a été pensionnaire à la Villa Médicis à Rome.[1]

[1] D’après Garrigues (Juliette ), « LÉVINAS MICHAËL (1949- ) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 31 août 2017. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/michael-levinas/.

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