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LIEUX :
Lieu de la prime enfance de Ali et Laure, c'est le théâtre des premières découvertes partagée entre crainte et émerveillement.
"De plus loin que je me souvienne, j'ai entendu la mer. Mêlé au vent dans les aiguilles des filaos, au vent qui ne cesse pas, même lorsqu'on s'éloigne des rivages et qu'on s'avance à travers les champs de canne, c'est ce bruit qui a bercé mon enfance. Je l'entends maintenant, au plus profond de moi, je l'emporte partout où je vais. Le bruit lent, inlassable, des vagues qui se brisent au loin sur la barrière de corail, et qui viennent mourir sur le sable de la Rivière Noire." (page 11).
"C'est si beau qu'on n'a besoin de le dire. Mais je sens mon coeur qui me fait mal, et ma gorge qui se serre, parce que cette nuit-là, quelque chose a changé, quelque chose dit que tout doit finir." (page 50).
"Nous arrivons à la Rivière Noire au moment où le soleil se lève derrière les montagnes.[…] Nous traversons la rivière à gué, près de l'estuaire, et l'eau froide nous enveloppe jusqu'à la taille, puis nous marchons le long des dune de sable noir." (page 52)
Après la tragédie du Boucan, Ali déménage à Forest Side où il continue de grandir mais loin de la nature dont il se sentait si proche.
"Il y avait la saison des pluies, non pas la violence des tempêtes de bord de mer, mais une pluie fine, monotone, qui ne s'installait sur la ville et les collines pendant des jours, des semaines." (page 106).
Lorsque Ali découvre le Zeta, il lui apparait comme le moyen d'accéder à une liberté sans limite. Cela marque le début d'un long voyage, d'une recherche d'un trésor qui apparaît comme une quête.
"Alors parmi les barques de pêche, les chasse-marée, et la foule des pirogues à voile, je l'ai vu: c'était un bateau déjà ancien, avec la silhouette fine et élancée de goélettes, deux mats légèrement inclinés en arrière, et deux belles voiles auriques qui claquaient dans le vent. Sur la longue coque noire relevée vers la proue j'ai lu son nom étrange, écrit en lettres blanches: Zeta." (page 116).
"Aussi loin que je puisse voir, il n'y a que cela: la mer, les vallées profondes entre les vagues, l'écume sur les crêtes, J'écoute le bruit de l'eau qui serre la coque du navire, le déchirement d'une lame contre l'étrave." (page 125).
"Quand je m'approche, je vois ce qu'ils regardent : sur la barrière de corail, devant la pointe Vénus, il y a l'épave d'un navire naufragé. A moins d'un mille de la côte, on distingue parfaitement les mâts brisés, la coque éventrée. Il ne reste plus qu'une moitié de navire, la poupe dressée, et les vagues furieuses se brisent sur l'épave en jetant des nuages d'écume. Le nom du bateau court sur mes lèvres, mais quand je l'entend, je l'ai déjà reconnu: c'est le Zeta. Sur la poupe, je vois bien le vieux fauteuil visé au pont, où s'asseyait le capitaine Brader." (page 339).
Première escale du Zeta
"Il m'a parlé pour la première fois de l'île de Rodrigues, une dépendance de Maurice, à plusieurs jours de bateau."
"L'île apparaît sur la ligne d'horizon. Elle surgit de la mer, dans le ciel jaune du soir, avec ses hautes montagnes bleues sur l'eau sombre. Peut-être que ce sont les oiseaux de mer qui m'ont alerté d'abord, en criant au-dessus de nous." (page 183).
Saint Brandon est une île merveilleuse qui fascine le Timonier
"J'aime quand il parle de Saint Brandon, parce qu'il en parle comme d'un paradis. C'est le lieu qu'il préfère, où il revient sans cesse par la pensée, par le rêve. Il a connu beaucoup d'îles, beaucoup de ports, mais c'est là que le ramènent les routes de la mer. "Un jour, je retournerai là-bas pour mourir. Là-bas, l'eau est aussi bleue et aussi claire que la fontaine la plus pure." (page 136).
Lieu où s'effectue le commerce de marchandises transportées par le Zeta
"Au loin, c'était une étendue qui brillait durement au soleil entre les toits des docks et les cimes des arbres." (page 110).
Il s'agit du camp du peuple Manaf auquel appartient Ouma et Sri. Il demeure introuvable pour les étrangers
"A présent, je vois clairement les cercles de corrals, les bases des huttes. Est-ce tout ce qui reste du village où habitait Ouma ?" (page 329.)
Théâtre de la guerre, Ali en parle de manière très réaliste et dérangeante. Il s'agit de la vie dans les tranchées et des dures conditions des soldats.
"L'eau manque malgré la pluie. Nous sommes dévorés par les poux, les puces. Nous sommes recouverts d'une croûte de boue, mêlée de crasse, de sang. Je pense aux premiers jours, quand nous montrions avec fierté nos uniformes beige clair de volontaires d'outre-mer…" (page 278).
"Les pluies lourdes de l'hiver arrivent. Les eaux de la Somme et de l'Ancre envahissent les berges. Nous sommes prisonniers des tranchées conquises, enfoncés dans la boue, recroquevillés dans les abris de fortune." (page 300).
C'est le lieu où Ali se lance à la recherche du trésor du corsaire. C'est un lieu singulier où il restera le temps de sa quête.
"L'Anse aux Anglais s'ouvre largement sur la mer, de chaque coté de l'estuaire de la rivière Roseaux. De là où je suis, je vois toute l'étendue de la vallée, jusqu'aux montagnes. Je distingue chaque buisson, chaque arbre, chaque pierre. Il n'y a personne dans la vallée, pas une maison, pas une trace humaine." (page 191).
Autre étape du Zeta.
'"L'île principale grandit devant nous. Bientôt arrivent les premières mouettes, qui tournoient en glapissant." (page 166).
Autre île dans le parcours du Zeta.
"Il m'a dit: "Connaissez-vous la reine des îles?" Il a demandé cela en anglais, et j'ai répété: "La reine des îles?" "Oui monsieur, Agalega. On l'appelle ainsi parce qu'elle est la plus salubre et la plus fertile de l'océan Indien." (page 144).
"Le soleil brûle si fort que je dois ôter ma chemise pour m'envelopper la tête et les épaules. Quand j'arrive à l'extrémité de l'île, je ne peux plus attendre. J'enlève tous mes habits et je plonge dans l'eau claire du lagon." (page 157).
Dans l'esprit de Ali, Mananava est le lieu ou il s'établira de manière définitive et ou il terminera sa vie.
"Ils vivent à Mananava, là où la montagne est sombre et où le ciel se couvre. Nous croyons que c'est là que naît la pluie." (page 69).
"Ici le monde ne connaît pas la faim, ni le malheur. La guerre, cela n'existe pas" (page357).
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