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de l'apartheid

Historique de l'apartheid

Le racisme dont a souffert l'Afrique du Sud fut tout à la fois religieux, dû à une interprétation abusive de la Bible qui définirait le peuple chrétien comme supérieur aux indigènes païens, social, on craignait que l'égalité n'entraîne la minorisation des Blancs, et économique, car la prospérité de l'Afrique du Sud reposait sur l'exploitation de la main d'œuvre noire.

D'abord escale de ravitaillement, le Cap devint, en 1652, une colonie de peuplement où se mêlaient immigrants, esclaves et autochtones. Lorsque la Grande Bretagne occupa la colonie, la suppression de l'esclavage fut proclamée en 1806, ainsi que le principe « d'égalité devant la loi pour tous les individus indépendamment de leur couleur » ce qui entraîna le départ de milliers de pionniers refusant l'égalité entre Noirs et Blancs. Ces Afrikaners créèrent des Républiques indépendantes dans l'intérieur du continent africain, Orange par exemple, dont la Constitution soulignait que les citoyens de l'Etat sont « toutes les personnes blanches ». Leurs conceptions en matières de relations raciales s'imposèrent en 1909 dans tout l'Afrique du Sud lors de l'union des colonies. S'en suivit une série de lois qui visaient à accorder aux travailleurs blancs les positions supérieures et à les protéger contre la concurrence de membres d'autres groupes ethniques. Cette tendance est devenue l'un des caractères distinctif de l'économie de l'Afrique du Sud.

Suite à la suite guerre mondiale, la victoire du parti Nationaliste affirme la prise du pouvoir politique des Afrikaners qui instaurèrent à partir de 1948 l'apartheid (qui signifie séparation, mise à part) qui aboutît à une ségrégation totale. Cette politique, visant à conserver l'hégémonie de la race blanche, impliquait la séparation des zones d'habitat. Depuis mai 1961, date de la proclamation de la République d'Afrique du Sud, un système de livrets de contrôle permettait une surveillance rigoureuse de tous les déplacements. Ainsi, diverses discriminations sont visibles dans le domaine de l'attribution des emplois, de la rétribution du travail (en 1974, les ouvriers noirs gagnaient en moyenne 19% du salaire d'un blanc) , de l'enseignement et du sport. Par exemple, et le livre d'André Brink illustre bien ce fait, des personnes pouvaient être détenues sans signification d'inculpation ni jugement pendant 180 jours sur de simples hypothèses.

En outre, les mariages interraciaux sont punis par la loi. Bien que la population noire représentait plus des deux tiers de la population, elle était regroupée sur 40 % de la superficie habitable. En toutes circonstances, les Noirs étaient séparés des Blancs (transports publics, écoles, bars, cabines téléphoniques…)et ne pouvaient sortir de leurs habitations qu'entre 11 heures du soir et 5 heures du matin.

Dès 1960, les organisations clandestines africaines se développent et provoquent des campagnes de désobéissances civiques et des manifestations non violentes qui dégénèrent parfois en émeutes sanglantes par le fait d'une terrible répression policière (incidents sanglants de Sharpeville en 1960 et de Soweto en 1977 qui est le point de départ d'une saison blanche et sèche). L'ANC ( l'Afrique National Congress), créé en 1909, est le premier mouvement de résistance destiné à défendre les droits des noirs. D'abord modérés, ils deviennent plus radicales en 1948. Ses membres sont mis en prison comme Nelson Mandela, leader du groupe, arrêté en 1962 et condamné à la prison à vie. Bien qu'à de nombreuses reprises l'Assemblée Générale de l'ONU ait demandé au gouvernement d'abandonner sa politique d'apartheid, les blancs comptaient bien garder leurs prérogatives.

Ce n'est qu'en 1991, « l'année sans pareille », que l'abolition « finale et sans condition » de l'apartheid sera effective. Ce revirement, annoncé par le président De Klerk a beaucoup surpris l'opinion sud-africaine et étrangère. Ayant tourné définitivement une page de son histoire, l'Afrique du Sud doit donc à présent œuvrer à se construire un avenir autre que celui promis par les blancs de l'apartheid.

Extrait d'un discours de M. Nelson Mandela,
président de la République sud- africaine

« Née des suites de la défaite nazie et des crimes contre l'humanité commis par le fascisme, la Déclaration universelle des droits de l'homme portait l'espoir que toutes nos sociétés seraient bâties à l'avenir sur les fondations de la vision glorieuse inscrite dans chacune de ses clauses.

Pour ceux qui ont dû lutter pour leur émancipation, comme nous- mêmes, qui, avec votre aide, avons dû nous libérer du régime criminel de l'apartheid, la Déclaration universelle des droits de l'homme est une affirmation de la justice de notre cause. En même temps, elle nous a incités à consacrer notre liberté à la réalisation des perspectives qu'elle offre.

[…] Et malgré tout, les êtres humains qui sont le sujet de la Déclaration universelle des droits de l'homme continuent d'être affligés par des guerres et de violents conflits. Ils n'ont pas encore été libérés de la peur d'une mort infligée par des armes de destruction massive ou par des armes classiques.[…]

[…] Ce que j'essaie de dire, c'est que tous ces maux sociaux, qui constituent un non-respect de la Déclaration des droits de l'homme, ne sont pas le résultat inévitable de forces de la nature [... Ce sont les conséquences de décisions que des hommes et des femmes prennent ou refusent de prendre. Parfois, ce sont ceux-là mêmes qui n'hésitent pas à promettre leur appui dévoué à l'idéal exprimé dans la Déclaration universelle des droits de l'homme [...] »

Cette déclaration a été proclamée comme étant universelle précisément parce que les fondateurs de cette organisation et les nations du monde ont décidé de s'unir pour combattre le fléau du fascisme. Même les pays qui n'avaient pas encore atteint leur émancipation avaient clairement compris que notre monde formait un tout indivisible.

Mis à jour le 28/11/02 - Réalisation collective