La question de la place de l’art en
(dans l’) espace public est aujourd’hui un enjeu des politiques culturelles,
qu’elles soient locales, nationales, voire européennes et internationales.
A ce titre l’Art public, l’Art urbain,
voire les « cultures urbaines », mais également les Arts de la rue,
recouvrent concrètement des réalités différentes, parfois dissociées -
parfois inter reliées, quant au rapport qui s’y structure entre champ
esthétique et champ urbain.
Cette dimension de recherche qui croise
l’esthétique, le politique et l’urbain, malgré son actualité, malgré sa
présence manifeste, paraît fort peu explorée, ou de manière très éparse.
Un contexte,
une opportunité ?
Début 2005, et sous l’égide du Ministère
de la Culture, une opération nationale sur trois ans a été lancée concernant
« le temps des arts de la rue ». Elle s’est donnée comme programme de
consolider et d’aider au développement d’un secteur peu encore pris en
compte par les politiques culturelles publiques.
Cette approche a d’abord permis la mise
en place de groupes de travail et de réflexion ayant rendu, début septembre,
des conclusions d’étape en vue d’inscrire au budget 2006 une première série
d’actions. Dans le cadre des mesures présentées sur l’action en faveur du théâtre (
[1]
),
neuf axes ont été dégagés, correspondant aux préconisations des groupes de
travail.
Le dernier de ces axes concerne tout
particulièrement cette proposition. Il a comme objectif de « mieux connaître
et faire connaître les arts de la rue », ainsi que se nomme le groupe de
travail piloté par Philippe Chaudoir. Comme l’indique le texte de cadrage du
Ministère, publié dans le cadre des mesures en faveur du théâtre, « sur
le plan des connaissances, l’étude nationale sur le public des arts de la
rue piloté par le DEPS rentrera dans sa phase de réalisation et seront
également impulsées de nouvelles recherches sur les esthétiques qui
traversent ce secteur. En outre, un réseau d’échanges sera impulsé dans
les milieux universitaires et de la recherche ».
La présente proposition concerne la mise
en œuvre concrète de cette dernière mesure annoncée.
Au-delà d’un effet d’opportunité
(l’attention spécifique portée aux arts de la rue), elle correspond, comme
nous l’indiquions en préambule, à un contexte qui voit se multiplier des
approches en terme de formation universitaire, des travaux d’étudiants
(notamment dans le cadre de masters) et l’apparition de quelques thèses en
cours ou soutenues sur le thème plus générique de la présence de l’art dans
l’espace public urbain. Pourtant ces travaux manquent de lisibilité globale
et n’entraînent que peu de « plus value » de connaissance.
Mise en
oeuvre
C’est pour cette raison qu’un réseau de
chercheurs impliqués dans ce champ d’analyse s’est constitué sous la
responsabilité de Philippe Chaudoir, enseignant-chercheur à l’Institut
d’Urbanisme de Lyon (Université Lyon 2). Ce réseau peut disposer, d’ores et
déjà, d’un appui du Ministère de la Culture et il devra solliciter le
soutien d’autres ministères ou organismes compétents dans le domaine (par
exemple le PUCA, au Ministère de l’Equipement, la DIV).
Ce réseau repose également sur l’assise
institutionnelle d’une unité mixte de recherche CNRS / Université : l’UMR
5600 « Environnement, Ville et Société » qui l’a inscrit dans un de ses
Thèmes Action-Territorialisation et, en
particulier, dans le sous-thème : « Dynamiques culturelles et développement urbain ».
Ce réseau a donc comme objectif de
solliciter et de rassembler des chercheurs de l’UMR 5600 (Université Lyon
2), des chercheurs CNRS, des enseignants-chercheurs d’autres universités
françaises et des écoles d’architecture, des doctorants, des personnes
qualifiées, ainsi que des chercheurs d’universités ou d’organismes de
recherche européens (Espagne, Pologne, Roumanie) et internationaux (Canada).
A l’occasion de sa mise en oeuvre, une
démarche de mise en commun de ressources doit être engagée autour d’un
recensement de travaux sur le thème général de l’art en espace public
urbain. Cette approche peut bénéficier de l’expertise et des ressources
propres d’Hors les Murs, centre de ressource dédié aux arts de la rue et aux
arts du cirque.
Par ailleurs, quelques initiatives de
recherche et/ou de valorisation sont d’ores et déjà en cours :
- Recherche sur les enjeux culturels et
urbains du travail de mémoire (programme
interministériel de recherche « Cultures, villes et dynamiques sociales »).
- Implication dans un séminaire
« itinérant » : Scènes Invisibles, sur les thématiques de la culture et de
l’espace public.
A court terme, nous envisageons
également :
- La mise en place d’un site Web
spécifique ainsi que d’une liste de diffusion pour les membres du réseau.
- La réalisation d’une revue, sous forme
mixte (papier / numérique).
[1]
Discours de Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication, prononcé lors de la conférence de presse sur l'action en faveur du théâtre - mercredi 5 octobre 2005